Onassis, toutes voiles dehors

Corniche Kennedy durant une fin de journée du mois d’avril. Les calanques du quartier de Malmousque accueillent déjà les premiers baigneurs. « Elle est fraîche mais ça réveille, » s’exclame Georges Mohammed-Chérif, publicitaire de génie récemment reconverti en restaurateur.

Bienvenue chez Onassis et surtout chez celui qui a adopté la punchline comme mode de communication. Pas étonnant qu’il ait fondé l’agence Buzzman et qu’on lui doive les plus gros buzz qui viennent tacler les géants de la fast-food : « Si tu dois attaquer quelqu’un, choisis un plus gros que toi ». À Marseille, Georges a créé un lieu hybride puisque qu’il nous faudra traverser la poissonnerie Kennedy avant de nous attabler en terrasse au fond de la cour.

On prend l’apéro tandis que la courette se remplit peu à peu. Au menu : huîtres, crevettes, oursins et autres spécialités comme le Tarbarama Kennedy, un tarama revisité qu’on peut retrouver dans le plateau JFK (sur place, ou à emporter). Georges lance « Avec quelle personnalité auriez-vous envie de dîner ? » Zinedine Zidane semble l’emporter sur le célèbre armateur grec Onassis : « Je préfèrerais manger avec Zizou mais Onassis est une personnalité que j’aurais aimé rencontrer. Il est parti de rien, il est issu d’une famille de réfugiés et il a eu deux épouses exceptionnelles : La Callas et Jackie Kennedy… C’est quand même très très beau gosse, » remarque Georges.  

Aux alentours de 20h, les clients commencent à emprunter la porte qui mène à l’étage dont l’accès nécessite un code (Retenez 1963. Pour les personnes fâchées avec l’histoire, il s’agit de l’année de la disparition du 35è président des Etats-Unis), vous voilà chez Onassis. 

Dans une salle à l’atmosphère feutrée officie le chef Joffrey Bohaër, passé par le resto de Mory Sacko. Un diamant brut selon le boss. Ce dernier n’intervient pas sur le choix des assiettes mais n’hésite pas à nourrir son cuisinier de références : « Je lui envoie des photos, je lui raconte ce que j’ai vu ou becté… C’est lui le créatif ! Et ça je le sais d’autant plus depuis que mon poissonnier à Paris m’a raconté qu’il faisait du rap dans ses jeunes années ! » Ça tombe bien car ici on n’autorise que deux musiques : de l’opéra ou du hip-hop. 

Le menu unique est composé d’escales qui rappellent forcément le parcours de l’entrepreneur de légende qui avait fait fortune dans le pétrole et la pêche à la baleine. Les assiettes s’articulent autour du voyage, de Tunis à Tokyo en passant par Alexandrie et Lima. Trompe l’oeil, sauce qui change de couleur au contact d’un jus de citron pour l’effet « wow » et petits clins d’oeil à des monuments de réconfort avec un fricassé solide (on en aurait bien pris deux) et la brochette de seiche associée au comté affiné façon boeuf-fromage du resto japonais.
Bref, on ne sait plus trop si on est chez le poissonnier, au resto ou chez nous en train d’attendre nos brochettes dominicales favorites, mais force est de constater que ça valait de coup de quitter son canapé. 

Journaliste
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Déborah Pham
Co-fondatrice de Mint et du restaurant parisien Maison Maison. Quand elle n’est pas en vadrouille, elle aime s’attabler dans ses restos préférés pour des repas interminables arrosés de vins natures. Déborah travaille actuellement sur différents projets éditoriaux et projette de consacrer ses vieux jours à la confection de fromage de chèvre à la montagne.

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