1973, Ricardo Bofill peint ses murs en rose, ocre et bleu ; imaginant le complexe d’habitation la Muralla Roja (Calpe, Espagne) se détacher sur le paysage de la Costa Blanca. L’architecte rêve d’un monde aux allures méditerranéennes où les grands ensembles ne renient pas ce que l’architecture peut apporter de poésie et de beauté.
Presque relégué aux rang des anonymes, il a pourtant marqué de sa signature plusieurs projets en France, aux allures monumentales ou surréalistes. Les Espaces d’Abraxas à Marne-La-Vallée, ou le quartier Antigone à Montpellier réaffirment son goût pour l’architecture du pourtour méditerranéen, empruntant au classicisme grec ses colonnes et sa monumentalité.
Accompagné d’intellectuels, le catalan n’a cessé de réfléchir à une définition de l’architecture, dans l’énergie de la movida, le mouvement post-franquiste des années 80, lorsque les espagnols réinventaient librement la culture de leurs pays. Dans l’ouvrage d’E/P/A, Bofill commente ses œuvres de ses mots et développe sa pensée.