À l’arrivée, la terrasse, la chambre baignée de lumière et un calme qui change de celui de l’hiver feutré. C’est la musique des saisons creuses et de la fin du printemps. On s’attarde. On respire. Le spa reste un refuge avec la piscine intérieure qui garde son allure thermale presque romaine tout en observant les clients qui se sont installés sur les transats à l’extérieur où l’on peut prendre un bain de soleil ou siroter un cocktail au bord de l’eau.
Au programme, cette fois, un pique-nique organisé en hauteur avec une vue dégagée sur le Mont Blanc. Coupe de champagne, amuses-bouche, lobster roll, et tataki de thon rythment le repas avant d’arriver au dessert de Jonathan Chapuy, le chef pâtissier de l’hôtel qui n’a de cesse de nous bluffer d’année en année (d’ailleurs il a été Vice Champion de France du Dessert en 2018), cette fois ça se passe avec un entremet fleur de cerisier, bouton de rose et croustillant de riz torréfié dont la vidéo ASMR parvient à nous coller la chair de poule trois semaines plus tard.
Le dîner se passe à la Brasserie Benjamin qui prend la succession du restaurant d’Anne-Sophie Pic (1* à l’époque), sous la direction du chef Armando Acquaviva. J’opte pour un rouget aux tomates rôties, relevé d’une sauce bouillabaisse au safran de Savoie et en dessert, l’omelette norvégienne flambée à l’eau-de-vie de framboise, servie avec des framboises rafraîchies à l’aneth et au miel, fait le show. C’est généreux et parfaitement exécuté. Kaito est un restaurant à part, où les sommets alpins rencontrent le Japon contemporain. La cuisine y mêle produits de la montagne et techniques nippones dans un esprit plus fusion que puriste, mais toujours soigné, toujours avec les pâtisseries du chef Chapuy !
Le bar impressionne par sa collection de whiskys et de tequilas (Hakushu, The Macallan ou encore Clase Azul…) et sa déco un peu dramatique, tout en stalactites de verre. On y boit un Negroni Sbagliato au champagne (et à la Suze !). Le sommelier Samy Sbiti, pas du genre à imposer, comprend qu’on aime les vins natures et trouve toujours le bon accord (tout en se souvenant de ce qu’on a bu dans son restaurant il y a trois ans).
Quelques restaurants d’altitude sont fermés en été, c’est vrai. Mais ce qu’on y gagne dépasse ce qu’on perd. Une impression de solitude confortable, de luxe non ostentatoire, de grand air sans folklore.