On fait monter la température avec notre guide des distilleries ouvrant leurs portes cet été

Vacances, j’oublie tout, mais pas le goût des spiritueux made in France. L’été sera chaud dans les distilleries, dans les bars à cocktails, le spiritourisme est le remède à la morosité d’un monde confiné que l’on laisse volontiers derrière soi. Embarquement immédiat !

Si le spiritourisme est né en Écosse, la France, terre de vignes et d’alambics, 2e exportateur de spiritueux en Europe* en est la patrie naturelle. À lui seul, le secteur des spiritueux y représente 100000 emplois* dans plus de 210 entreprises. Du nord au sud, d’est en ouest, chaque territoire a son eau-de-vie ou sa liqueur, reflet de sa biodiversité et de son histoire. Elles sont authentiquement rustiques ou dûment estampillées (51 indications géographiques). Derrière ces chiffres, il y a des femmes et des hommes, des récits, des lieux et un art de vivre. Depuis que la première eau-de-vie a été distillée à partir du vin, au Xe siècle, c’est tout un savoir-faire qui a été transmis de génération en génération. Un patrimoine bien vivant à la découverte duquel 2 millions de visiteurs se sont pressés ces dernières années*. Un record qui promet d’être battu en 2021, tant les Français sont impatients de sillonner l’Hexagone, rare effet positif de la crise sanitaire (14% seulement déclarent vouloir partir à l’étranger selon l’organisation Les Entreprises du Voyage). Pour accueillir cette soif d’apprendre et de déguster, les maisons s’ouvrent avec fierté sur des productions artisanales, à consommer avec modération, bien sûr, mais sources de plaisirs infinis. À nous eau-de-vie dans les chais du Château Royal de Cognac ! À nous liqueur entre les murs du Palais Bénédictine ! Et à nous vermouth au soleil de Marseillan, à la maison Noilly-Prat !
Bonnes vacances !

*Source: Fédération française des spiritueux, 2018

Château Royal de Cognac

Accords mets-cognac

On aime les Charentes pour leurs plages et leurs îles, leurs rivières et leurs marais, leurs festivals et leurs abbayes. Mais qui dit Charente, au singulier, dit Cognac. Dans la biographie du spiritueux roi, le Château Royal de Cognac tient une place à part. Monument historique dont les premières fondations remontent au Xe siècle, il a vu la naissance de François 1er, le 12 septembre 1494, avant de devenir, depuis 1795, le fief de la Maison des Cognacs Baron Otard® et D’Ussé. Plusieurs Expériences conduisent les visiteurs de la cour pavée à la salle au casque, en passant par les chais des voûtes basses: des déambulations au fil des siècles conférant toute son aristocratie au lieu. Mais, c’est dans l’accord avec les mets que l’aventure prend une dimension supplémentaire. À la fin d’un parcours d’une heure entre Moyen-Âge et Renaissance, le visiteur profitera d’une Expérience issue de la très haute-noblesse en matière de gastronomie: Baron Otard ® et caviar. Un accord sélectionné par le Maître de Chai qui apporte une large palette de sensations, où le goût frais et iodé des petits grains d’or noir rejoint l’éventail de subtilité de ce spiritueux d’exception. Dès juin, on peut découvrir d’autres mariages d’amour notamment au bar éphémère, le Lys, ouvert jusqu’à septembre dans la cour Louise de Savoie. Des plats en harmonie avec les cognacs maison: un caviar jeune avec un cognac VSOP, qui ira aussi très bien sur un foie gras élaboré par Thierry Verrat, chef étoilé du restaurant la Ribaudière à Bourg-Charente. On est royal ou on ne l’est pas.

→ Château Royal de Cognac, 127 boulevard Denfert Rochereau, 16100 Cognac
-> Ouvert du lundi au samedi. Expériences : de 14 à 159,90€
-> www.chateauroyaldecognac.com

Palais Bénédictine

Herbes épices aromatiques

En arrivant par la rue Alexandre Le Grand, on est saisi par la vision d’un palais de conte de fée, hésitant sans jamais trancher entre les influences gothiques et la Renaissance. Une cour chaleureuse, un escalier central qui ondule, une flèche qui va tutoyer le ciel, et ces briques rouges qui rappellent que l’on est à Fécamp, cité mi-ouvrière mi-résidentielle, entre pêche à la morue et falaises d’albâtre. Dans spiritourisme, il y a spiritueux et il y a tourisme, un double sens qui donne toute sa valeur à la découverte du Palais Bénédictine, dans cette jolie cité proche également des falaises d’Étretat. C’est là qu’Alexandre Le Grand, pas le conquérant mais le négociant en vin, a bâti son palais en forme d’écrin à sa distillerie de Bénédictine, liqueur élaborée au début du XVIe siècle dont il a lui-même retrouvé la recette en 1863. Camille Albert, disciple de Viollet-le-Duc, en a établi les plans, plutôt deux fois qu’une, un incendie ayant détruit en partie la première version. Esthète, Alexandre Le Grand en a aussi fait un musée pour abriter sa collection d’art sacré. Ce sont toutes ses richesses qui s’offrent aux curieux d’aujourd’hui. En point d’orgue: la distillerie avec ses sublimes alambics en cuivre, avec le travail sur les herbes et les épices (la recette complète reste secrète), infusées, macérées et doublement distillées. On ne manquera pas non plus la dégustation en trois étapes, visuelle, olfactive et gustative, dans une pièce plongée dans le noir jouxtant La Verrière Bénédictine, le nouveau bar à cocktails appelé à devenir toute l’année le lieu de rendez-vous des amateurs de mixologie.

→ Palais Bénédictine, 110 rue Alexandre le Grand, 76400 Fécamp
-> Ouvert du mardi au dimanche, puis 7 jours sur 7 en juillet/août, Expériences : de 14 à 95€
-> www.palaisbenedictine.com

Maison Noilly-Prat

Chai à ciel ouvert

Trois cent jours de soleil par an, c’est le sort envié des habitants de Marseillan. Autant dire que la destination attire les peaux blanches et les amateurs de sports nautiques. Mais, si l’on vient jusqu’ici, c’est aussi pour un élixir unique en son genre, pionnier des vermouth français, Noilly-Prat. Le vermouth est un vin liquoreux aromatisé, concocté à base d’un assemblage de vins blancs secs fortifiés en alcool vieillis en fûts de chêne et aromatisés grâce à une macération directe d’herbes, d’épices et de racines. L’armoise ou absinthe y domine et lui confère une pointe d’amertume. Entre les vignes et la Méditerranée, à l’ombre des Grandes Causses et les pieds dans l’étang de Thau, Louis Noilly, fils de Joseph, créateur de la recette originelle, a trouvé la terre idéale pour installer en 1859 la partie vieillissement de la fabrique familiale. Depuis lors, presque rien n’a changé. De solides bâtiments aux teintes sudistes encadrent l’Enclos Sainte-Anne où s’alanguissent des centaines de tonneaux à l’air libre. Déambuler au cœur de cette «forêt de chêne» est l’une des Expériences les plus fascinantes de la visite du site, que l’on poursuit dans les parfums envoûtants des plantes aromatiques et des épices de l’herboristerie. Pour les amateurs de dry martini, le cocktail de James Bond à base de vermouth, des projections sont proposées au cœur des chais, entre le 1er juillet et le 30 septembre. Les épicuriens ont rendez-vous au bar la Grappe pour un accord parfait entre les huîtres Tarbouriech et le Noilly-Prat Original Dry. On ne vit que deux fois!

→ Maison Noilly-Prat 1 rue Noilly, 34340 Marseillan
-> Ouvert 7 jours sur 7, Expériences : de 9,50 à 35€
-> www.noillyprat.com

En partenariat avec la Maison Noilly-Prat, le Palais Bénédictine et le Château Royal de Cognac.

Illustratrice
0 article par :
Julie Joseph
Julie est spécialisée dans l'illustration, l'animation, la direction artistique et le design graphique. Elle est régulièrement éditée dans la presse belge et française, notamment dans Le Monde, L'Express ou L'Obs.

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