Et si on parlait freeganisme ?

Dimanche 16 octobre, c’est la journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire. L’occasion, en ces temps de sobriété (heureuse parfois), de parler freeganisme, autrement dit en français le gratuivorisme. Le mot valise contractant « free » et « véganisme » a été inventé aux Etats-Unis à la fin des années 90 pour décrire un mode de vie alternatif, proche de la « simplicité volontaire » qui consiste à pratiquer le Dumpster Diving, c’est-à-dire le déchétarisme.

Si se servir dans les poubelles est peu ragoutant, les chiffres du gâchis parlent d’eux-mêmes : En France, les pertes et gaspillages alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an, soit une valeur commerciale estimée à 16 milliards d’euros, déclare le ministère de l’Ecologie, des énergies et des territoires. Alors comment contrer le phénomène .Récupérer des invendus, pratiquer la cueillette sauvage, jardiner collectif sont autant de solutions pour s’alimenter sans avoir à verser un centime, de surcroît en milieu urbain.  L’idée initiale prône que la nourriture est un besoin vital, au même titre que respirer ou dormir, qui sont des facultés naturelles mais aussi, bien évidemment gratuites. De nombreuses personnes tentent d’éduquer sur le freeganisme et d’en faire une lutte politique en repensant notre rapport global à l’alimentation. Dalie Giroux, professeure à l’Ecole d’études politiques d’Ottawa et spécialiste de l’anarchisme, explique en effet que le gratuivorisme n’est pas uniquement un souci de zéro déchet mais une contestation globale de la surconsommation, et la volonté de changer en profondeur les comportements. Soyons réalistes, il parait peu probable que ce modèle social s’implante durablement dans les habitudes et les esprits.

Pour autant, lutter contre le gaspillage alimentaire reste une action accessible à toutes et tous, notamment à travers des initiatives d’économie circulaire et de locavorisme. Nous pensons notamment à l’application anti-gaspi Too good to go, fondée en 2015 à Copenhague et depuis utilisée dans de nombreux pays européens. Grace à elle, les invendus de commerces de proximité sont disponibles sous forme de paniers à prix cassés, à défaut de terminer à la poubelle. Une belle alternative qui engage dans la sobriété heureuse, dorénavant très populaire.

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Marie-Eve Brisson
Marie-Eve est journaliste chez Mint. Elle a fait ses armes chez Télérama puis Causette en passant par une agence de design et l’enseignement du yoga. Elle aime donc faire des détours dans sa vie professionnelle comme dans Paris, où elle part à la quête de nouvelles adresses, avec une prédilection pour les coins cachés, les épices qu’elle ne connait pas encore et les céramistes en tout genre.

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