Le Kombucha ou le champignon de longue vie

Un intéressant goût d’alcool sans la gueule de bois du lendemain, des bulles qui dansent la java dans l’estomac, et un nom rigolo : le kombucha est dans toutes les bouches.

Enracinée près de Brighton, The Old Tree est une brasserie – car le brassage n’est pas un privilège du houblon – produisant en petite quantité le kombucha. Ce breuvage venu d’Extrême-Orient est un thé vert ou noir fermenté dont les propriétés magiques plus ou moins reconnues s’étendent de l’immortalité à une bonne digestion, en passant par un câlin aux intestins. C’est grâce notamment aux molécules et autres probiotiques bénéfiques à l’organisme qu’il contient, et qui en font une véritable culture de bactéries à boire. Mon nez se fronce de dégoût tandis que des images de champignons ricochent dans ma tête comme la pluie anglaise, pourtant elles n’ont jamais été aussi désirables et indispensables. Ensemble elles portent le nom de microbiote et veillent sur mon corps autant qu’elles l’habitent. Après une gorgée de kombucha et une légère grimace, me voilà décidée à entamer une relation viscérale avec lui.

Certains brasseurs confirmés cultivent des souches de levures et de bactéries; ingrédients nécessaires à la fermentation du kombucha; et les échangent avec d’autres alchimistes en herbe. Ces souches sont élevées dans des bocaux en verre, transformés en motels à champignons faits maison. Si les ressources brutes se troquent, les connaissances en botanique sortent des grimoires, se racontent entre générations, entre collègues, entre voisins comme les recettes de mystérieuses potions ancestrales. Brasser les plantes afin de les métamorphoser en boissons goûtues, vivantes et guérisseuses permet de voir en la nature son potentiel de garde-manger à ciel ouvert. Ainsi les paysages deviennent comestibles. Loin du fantasme sucré de la maison en pain d’épices au décor entièrement grignotable, je me rêve buvant à la paille la verdure du bois de Quat’sous, ou du moins de celui de Bethnal Green. 

The Old Tree quant à elle, part du postulat qu’en avançant main dans la main avec la nature, nous pourrions nourrir une population de plus en plus nombreuse. A contrario de l’agriculture industrielle qui détruit l’écosystème et épuise les ressources, ces cultures sont un système de production totalement viable et surtout durable. Le vieil arbre anglais me le confie : « les branches d’un chêne sont dans un gland, il est donc tout à fait possible de créer une culture qui maintient la vie. »

Alors à la vôtre, trinquons aux champignons ! 

Journaliste
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Julie Thiébault
Julie a plusieurs casquettes, et celle qu’elle préfère porter lui permet de découvrir, de réfléchir et d’écrire. Son joyau magique est son intuition.
Illustratrice
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Carole Barraud
Carole est illustratrice et graphiste à Lyon. Elle travaille pour la presse, la communication culturelle et les particuliers. Elle aime retranscrire les idées en images simples et franches, dans la joie et la bonne humeur.

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