Coup de projecteur sur Les Frères Laumière

Ils étaient six au départ et comptabilisent aujourd’hui une quarantaine de bénévoles à leurs côtés. Passant de 30 plats concoctés dans leurs petites cuisines parisiennes du 19e arrondissement de Paris à 150 plats envoyés depuis leur labo du 18e à diverses associations de la capitale, Jordan Moilim, Severin Delpon, Moulaye Fanny, Marie Celestin et Nathalie Franco continuent d’étendre leur réseau solidaire. Coup de projecteur sur Les Frères Laumière, un collectif d’action lancé par des journalistes, producteurs, restaurateurs et attachés de presse bien décidés à mettre la main à la pâte.
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Comment votre collectif est né ?

Jordan Moilim

Nous avons tous commencé à concocter des plats depuis chez nous pour des associations mais le manque de place était contraignant pour une production en grande quantité. On a donc cherché un labo dans le 19e à proximité de nos domiciles, d’où notre nom, Les Frères Laumière. Le projet s’inscrit dans une démarche locale faisant appel à l’entraide dans le quartier auprès des commerces de proximité, des restaurateurs ou encore des producteurs.

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Comment constituez-vous vos stocks alimentaires ?

Jordan Moilim

Les produits que l’on transforme proviennent des dons de divers acteurs de la gastronomie allant de l’épicerie fine Profil Grec à la Boucherie de Meaux jusqu’aux grossistes comme Dipsa. Il y a des produits en DLC courtes qui sont cuisinés dans la foulée, et beaucoup de produits frais grâce aux dons financiers nous permettant de passer commande et d’agrandir nos stocks de contenants par exemple. Tout est renouvelé quotidiennement avant de passer en cuisine et d’attaquer la transformation.

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Votre brigade en cuisine est composée de combien de personnes ?

Jordan Moilim

Nous sommes généralement trois pour 200 couverts. La livraison est gérée par deux personnes, en scooter et en camion. On envoie les plats dans tout Paris pour les hôpitaux et pas mal d’associations œuvrant dans le social comme Solidarité Migrants Wilson et Autremonde. Pour les personnes précaires on adapte les quantités, on complète les repas avec des entrées et des desserts qu’on nous envoie comme des yaourts ou des cakes de chez Gramme.

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Comment élaborez-vous les recettes ?

Jordan Moilim

Elles sont pensées en fonction des arrivages et des besoins des associations. On essaye de varier les plats au maximum pour qu’ils soient aussi réconfortants et savoureux qu’au restaurant. Ce ne sont pas des raviolis en conserves, mais des choses que je pourrais aussi bien cuisiner pour moi que pour un diner entre potes.

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Peux-tu nous lister quelques plats ?

Jordan Moilim

Récemment Pierre Robine nous a fait un don d’ail des ours qu’on a transformé pesto, nous avons préparé un bœuf bourguignon qui a mijoté pendant 8 heures, une purée de panais accompagnée de pulled beef, du chou-fleur rôti arrosé d’une sauce thaï, ou encore un mafé et un couscous pour 150 personnes… C’est challengeant d’adapter ses idées au quotidien, ça permet aussi d’affiner ses recettes personnelles.

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Comment vous organisez-vous par rapport aux exigences sanitaires actuelles ?

Jordan Moilim

On est masqués, gantés, tout est désinfecté à plusieurs reprises pour des conditions sanitaires optimales. Beaucoup souhaitent aider en préparant des repas depuis chez eux, mais cela demande une logistique importante à ne pas négliger.

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Pourquoi avoir décidé de vous lancer dans ce projet associatif ?

Jordan Moilim

En tant que journalistes, producteurs, attachés de presse et restaurateurs, on bénéficie d’un réseaux d’acteurs importants dans le milieu de la gastronomie et d’une visibilité médiatique que l’on met au service du collectif avec nos moyens. Notre force repose grandement sur l’entraide. Aujourd’hui on tourne à quarante personnes environ, fournisseurs, livreurs et bénévoles compris. À terme, on souhaite que nos actions puissent s’ancrer dans la durée. Pendant, et hors période de crise on a un rôle important à jouer.

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Quelles sont les démarches à suivre pour faire des dons financiers, alimentaires ou matériels aux Frères Laumière ?

Jordan Moilim

Il suffit de passer par Marie Celestin, de lui envoyer un message sur son compte Instagram ou à moi directement. Idem pour les restaurants, producteurs et commerces de bouches souhaitant nous aider.

Instagram : @frereslaumiere — @jomlm — @marie_celestin

Journaliste
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Anouchka Crocqfer
Anouchka est journaliste chez Mint Magazine. Passée dans les colonnes de L'Express Styles, du Parisien, de Néon, et de Bon Temps elle arpente les rues à la recherche de nouvelles tendances lifestyle.

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