Enoteca San Giorgio, le charme à l'italienne

La céramiste Judith Lasry nous confie l’adresse de son restaurant favori, à Cervo en Italie. Pas le meilleur mais celui où la magie opère entre atmosphère, service et cuisine.

J’étais partie en road trip en Italie avec Félix Godart, mon amoureux. On a fait ça sans rien prévoir à l’avance, sans réserver le moindre restaurant. Il faut dire que c’est un peu dans nos natures. Chez San Giorgio, le moment de magie tient beaucoup de la surprise. On oublie ce que c’est d’aller au restaurant sans aller vérifier ses photos de plats, ce que les précédents clients en ont pensé… Je parcourais les adresses sur Google Maps pendant que nous roulions vers Cervo. On venait de passer la nuit au bord de la mer. On est arrivé vers une vieille bâtisse toute en hauteur dans le centre historique du village. On nous a installé à table avec vue sur la mer d’un côté et sur l’arrière-pays de l’autre. La carte était digne d’un étoilé côté standing mais il y avait quelques codes ringards avec des étoiles dessinées à l’encre de seiche sur le bord de l’assiette. Du début à la fin, j’ai trouvé le repas élégant. J’ai redécouvert les gnocchis servis ici dans une assiette plate accompagnés d’une sauce légère à la tomate et à l’huile d’olive avec des moules. Les plats étaient tous servis dans une assiette plate. Ce n’était ni ramassé dans un coin, ni blotti dans une assiette creuse, j’ai trouvé ça beau. Les goûts étaient justes, il n’y avait rien de faux. Tout dans ce restaurant concordait à mon état de détente au cours d’une chaude journée d’été. On a vécu un grand moment en découvrant une carte des vins de dix pages, le sommelier connaissait sa cave sur le bout des doigts. On a pris un quart d’heure pour choisir, on avait presque envie de tout boire car on tombait sur des vins ou des années rarissimes. Rien ne m’aurait attirée là si j’avais vu les photos du restaurant avant d’y aller. Il faut parfois se laisser surprendre par l’inconnu car à force de tout scruter à la loupe sur nos iPhones, on ignore des restaurants qui s’éloignent de codes esthétiques dont le charme kitsch est pourtant adorable.

Journaliste
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Déborah Pham
Co-fondatrice de Mint et du restaurant parisien Maison Maison. Quand elle n’est pas en vadrouille, elle aime s’attabler dans ses restos préférés pour des repas interminables arrosés de vins natures. Déborah travaille actuellement sur différents projets éditoriaux et projette de consacrer ses vieux jours à la confection de fromage de chèvre à la montagne.

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