La terrasse, atout majeur du lieu, accueille une partie du service, avec en arrière-plan une grande salle et quelques salons privatisables à côté du bar. Ce jour-là, l’apéritif s’est ouvert sur un vermouth français signé Frédéric Brouca, naturel, non filtré, infusé aux fleurs, plantes et écorces d’orange sauvage. Servi sur glace, il offre une alternative moins alcoolisée et plus naturelle aux classiques Spritz ou Negroni.
En cuisine, Sylvain Grosjean (passé par le sublime Domaine de Murtoli en Corse, ndlr) a pris la suite de Camille Saint-M’Leux en conservant l’étoile tout en affirmant un style précis et raffiné.
Dans l’assiette, tout augurait l’abondance de l’été et annonçait les vacances. Le repas s’est ouvert sur un tarama de cabillaud, relevé d’un condiment citron et de capucine. Puis vient un gaspacho de homard à la tomate et au concombre puis un sashimi de sériole, velours de concombre, myrte, cassis et caviar. Le thon rouge est servi avec un caviar d’aubergine, des petits pois, brocolettis, roquette et une sauce ravigote, c’est clairement mon coup de coeur du dîner car il m’inspire le trait d’union entre la fin du printemps et le début de l’été.
Les girolles étuvées accompagnées de morilles, amandes fraîches et abricots sont sublimées par une sauce au vin blanc hyper flatteuse avec une touche finale de feuille de figuier. Le plat suivant marie fenouil confit, moule et une émulsion de petits crabes, qui m’évoque un jus de poisson corsé. Le veau est proposé avec une compotée de tomates, olives et oignons, relevée de cerfeuil. Les desserts concluent le menu avec une pavlova aux fraises et une glace tagète passion.
Quelques tables se trouvent à l’intérieur pour les saisons plus fraîches, mais aux beaux jours, c’est bien la terrasse qui fait la différence. Quoiqu’il en soit, ça vaut la peine de quitter Paris le temps d’une soirée.