Après une journée à Saigon, entre Sài gòn tắc xí muội de chez Cong (un thé glacé au kumquat légèrement salé), porc croustillant sur un tabouret en plastique et klaxons en pagaille, cap au nord de Nha Trang. Direction Phu Yen, une province encore confidentielle, où Zannier Hotels a trouvé refuge sur une presqu’île entre rizières, collines et plage à Bãi San Hô. L’accès, en deux temps (vol domestique puis transfert routier), offre une transition idéale entre l’agitation urbaine et la lenteur d’une nature intacte.

Parmi les 73 villas du domaine, certaines sont perchées sur pilotis, tournées vers les rizières. L’architecture s’inspire des maisons surélevées des Hauts-Plateaux, avec un usage dominant du bois, du lin et de la céramique. Les lignes sont épurées, les volumes généreux et les matériaux naturels. La décoration, aux accents wabi-sabi, va à l’essentiel : rien de superflu avec une atmosphère propice au repos, et malgré tout la possibilité d’écouter de la musique dans sa villa grâce aux enceintes. Chaque soir, un rituel d’accueil attend les hôtes : infusion de camomille, de feuilles de murier ou d’artichaut, accompagnée de douceurs locales : phu thê (un dessert à la noix de coco et au pandan), bánh bò (un gâteau de noix de coco cuit à la vapeur) ou encore banh chuoi (un gâteau à la banane).

Pour nous, le petit-déjeuner servi au restaurant se vit comme une fête ; chaque jour ce dernier met en avant des spécialités vietnamiennes préparées à la minute devant les convives : banh cuon, banh beo, riz gluant, soupes traditionnelles, œufs au plat, saucisse poêlée, tofu vapeur… Quant au café, il est filtré à table, fort et sucré comme il est coutume de le déguster ici. Une carte précise le sourcing des ingrédients, souvent issus de producteurs locaux. Le cacao vient de chez Marou (un chocolat qui fait la part belle au terroir vietnamien à travers ses recettes mêlant cacao et kumquat, poivre ou encore vanille vietnamienne), le pain est fait maison, et les thés proviennent du Yunnan.
À l’hôtel, les activités sont nombreuses. Parmi elles, une excursion à la rencontre d’une famille qui fabrique encore les galettes de riz à la main. Le riz trempé, la pâte versée sur la toile tendue, la vapeur, le séchage au soleil. Le geste est répété depuis des générations. Pas de mise en scène, seulement un savoir-faire intact, observé sans filtre et la possibilité de s’essayer à l’exercice, qui demande un sacré coup de main (et un peu de rapidité).
Le soir, les dîners se tiennent en bord de plage ou dans une maison sur pilotis. La cuisine s’ancre dans la région : couteaux de mer sautés au piment, boeuf grillé enrobé de feuilles de bétel, soupe épicée bún bò Huế du centre Vietnam, rouleaux de riz au boeuf façon phở cuốn, boeuf caramélisé sauté (bò lúc lắc), nems croustillants au crabe et au porc, ou encore bánh trôi nước, petites boulettes de riz gluant au sésame servies dans un sirop au gingembre. Sur chaque menu, l’origine des ingrédients est précisée : crevettes du delta du Mékong, légumes de Phu Yen, cacao Marou, poissons de Binh Dinh. Le restaurant Bà Hai, en particulier, propose une carte fidèle aux recettes du centre Vietnam dans un décor de maison familiale.

Dans cet hôtel pensé par la famille Zannier, pas de spectaculaire car le luxe se glisse dans les interstices. Rien ne dépasse et tout est prévu pour s’effacer dans cette retraite loin du bruit, sans être hors du monde.
Y aller : Vietnam Airlines propose des vols directs quotidiens entre Paris-CDG et Hanoï, ainsi que plusieurs vols hebdomadaires vers Ho Chi Minh Ville. Grâce à ses partenariats avec Air France et la SNCF via le programme « Train + Air », la compagnie permet même des départs depuis Lyon, Bordeaux, Nice et 23 autres villes de province via Paris.
Avec 101 appareils en flotte (dont les long-courriers répartis en classe Économique, Premium Économique et Business), Vietnam Airlines connecte efficacement l’Europe à l’Asie. Elle opère depuis ses deux hubs principaux à Hanoï et Ho Chi Minh Ville, et a été récompensée par 4 étoiles au classement Skytrax !