Il était une fois en décembre 1998, des militants écologistes plongent toute l’Italie dans la panique : les panettoni, brioches adorées en période de fêtes, seraient empoisonnés … Deux de ces desserts aux fruits confits ont été envoyés à des rédactions d’agence de presse influentes du nord du pays, à Florence et à Bologne. Seulement voilà, il ne s’agissait pas d’un agréable cadeau de fin d’année. On y trouve un ingrédient inédit : de la mort aux rats … Un communiqué explique les revendications derrière cet envoi mystérieux : « Les panettoni de Nestlé ont été empoisonnés avec des doses massives de Racumin. Ceci est un avertissement ». Sympa ! Le but de cette opération coup de poing sur la table de Noël ? Un acte écoterroriste mené par la filière italienne du Front de libération des animaux pour dénoncer l’usage des OGM par le groupe Nestlé, propriétaire des deux plus grandes marques de panettone alors distribuées dans le pays, Motta et Alemagna. Ni une, ni deux, les supermarchés Coop Italia retirent tous les panettoni de leurs rayons et il n’en faut pas moins pour que les italiens renoncent, alarmés, à l’achat gourmand traditionnel. L’impact sur l’économie agro-alimentaire est conséquent : des usines à l’arrêt et des milliards de lires perdues et tout cela … pour un coup de bluff ! Seuls les deux spécimens envoyés aux médias étaient empoisonnés, avoue à contre-coup l’organisation militante. Nestlé organise même des distributions de panettone gratuites mais rien n’y fait. Les italiens, dans le doute, préfèrent se priver de leur douce spécialité …
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Marie-Eve Brisson
Marie-Eve est journaliste chez Mint. Elle a fait ses armes chez Télérama puis Causette en passant par une agence de design et l’enseignement du yoga. Elle aime donc faire des détours dans sa vie professionnelle comme dans Paris, où elle part à la quête de nouvelles adresses, avec une prédilection pour les coins cachés, les épices qu’elle ne connait pas encore et les céramistes en tout genre.